Autant le dire, Hampi ça se mérite. 40h de trajet en bus pour 48h de visite (ou 24h pour certaines) Voilà c’est dit. Il faut vraiment avoir envie d’y aller.
Mais ça m’a fait du bien de retourner dans la campagne du sud de l’Inde, avec les buffles, les cultures sur brulis, les huttes en boue. Au moins ça change de Bombay.
Bon ce n’est pas non plus un week-end à la campagne avec soirée au coin du feu et brunch du dimanche.
On est là pour visiter. Visiter quoi ? Des temples, parce qu’il y en a plus de 400 sur le site de 30 km2. Il y eu une époque ou Hampi était si belle qu’elle rivalisait avec Bénarès/Varanasi, et que les rois Hindous en mirent plein la vue aux voyageurs Portugais fraichement débarqués en Inde.
On loue des vélos, (heureusement que le vélo on n’oublie jamais comment en faire, parce qu’après un an sans… dure reprise !) et au fur et à mesure des visites de temples, Durga, Hanuman, Krishna, on rencontre la population Indienne et on sympathise. Bon surtout avec des mecs c’est vrai, entre 10 et 30ans, et dont la seule question est « boyfriend ? ». Quel fléau ! Après avoir failli céder au « lancer-de-portable-dans-la-rivière-mouhahahaha » on se focalise sur la vue, et sur les temples.
La vue est digne d’un faux décor de film Bollywood, avec ses rochers ronds qui semblent arrivés là par la pluie providentielle, et son horizon de palmiers verdoyants.
Et les temples sont magnifiques, la pierre regorge de sculptures d’éléphants, de tigres, de danseurs, et de singes. Dommage que certains ne soient apprécié à leur juste valeur par les chipmunk seulement ! Hampi était le royaume des singes, il l’est toujours, surtout depuis le tournage du film Hanuman qui a laissé sur place des dizaines d’espèces qui cohabitent aujourd’hui.
Personnellement ça se confirme, je ne suis pas à l’aise avec les singes, aussi mignons et troublants soient-ils. Je préfère les éléphants de temple, qui vous bénissent docilement pour Rs 1. (Encore un éléphant nommé Lakshmi, comme 95% des éléphants de temple en Inde et des millions de filles !)
Premier repas à Hampi : un gros restaurateur en dhoti qui s’excuse de n’avoir « que ça » à nous offrir à 16h. Sachant que même si le « que ça » ce sont du riz et quelques légumes (avec du chutney, de la curd et de la peanut powder tout de même) il a fermement décidé de nous resservir jusqu’à ce que l’on soit « full ».
C’est donc un bal de « more rice to finish dal m’am ? More dal to finish rice m’am ?” qui débute, le tout servi sur une feuille de bananier.
Ce jour-là, le vélo nous sauve la vie et l’estomac ! Le lendemain matin, (après une nuit si courte que le machin anti-moustique n’a même pas eu le temps de brûler en entier) on croise la rivière, pour Rs 15 pour nous et Rs 10 pour les locaux (oui c’est vrai que ça doit être vachement plus pénible de transporter des blanches).
On visite l’ancienne ville royale, avec l’écurie à éléphants, le palais des femmes, le temple de Hazara Rama, le bassin de la Reine.
Et puis les filles repartent, et je change de guesthouse. 20h30 : coupure de courant généralisée, comme chaque soir apparemment, mais la prévoyance légendaire de certains Indiens fait qu’il n’y a aucune lanterne, donc repos forcé.
Enfait ce jours-là, j’ai passé plus de temps à photographier les Indiens qui me le demandaient qu’à photographier des temples, des paysages ou bien des gros lézards rouges et jaunes qui dévalaient la roche.
Je me suis (presque) fait arnaquer par ces deux magiciens, qui m’ont sorti en preuve leur carnet de dons de « very good friends » Ah ouais donc Ginette a donné Rs 600 et Jean-Pierre Rs 1000 ? Et moi je suis un saddhu peut-être ? Rs 10 suffiront pour prendre en photo leur attirail..
J’adore le Kannada, langue officielle du Karnataka. Ca ressemble un peu aux insultes du capitaine Haddock dans Tintin.
Le lendemain matin, je grimpe sur Matunga Hill, le point le plus haut d’Hampi, d’où la vue est saisissante ! Ce n’est qu’une fois en plein vent sur cet amas de rochers que je comprends réellement le rayonnement qu’a pu avoir la cité, lorsque tous les temples étaient encore debout et en activité.
Un dernier repas sous un manguier, avec des restaurateurs bienveillants qui me laissent faire 1h de sieste après mon chapatti-nutella de trop, et me voilà parti de retour vers Mumbai. Il était temps, la mousson commence et nous oblige à rouler vitres fermées dans un bus non climatisé !
Au fait dans le bus du retour on a vu un film de 1997 Ghulam-E-mustafa, avec Nana Patekar, et de deux choses l’une ; je saisis un peu mieux l’Hindi, et le film était chouette.