Le blog de mathilde

Pour l’explication historique je vous conseille l’article plus sérieux de chez Julie

Recette de Holi le 1er Mars :

Prenez un pistolet second-hand à Rs 100, des vêtements jetables blancs, des lunettes de piscine et des sachets de poudre (sauf la métallisée !)

Commencez par saupoudrer du fuchsia, de l’orange, du violet, du vert, du jaune délicatement sur vos camarades de jeu.





Transformez le tout en pate molle et épaisse au cours d’une bataille d’eau sans répit.

Laissez sécher au soleil pour que ça s’imprègne bien et ça devienne sous-cutané.

Le soir frottez avec de l’huile tel un bodybuilder pour tenter d’absorber. Mais comme ça ne part pas vous etes bon pour recommencer pour les 10jours qui suivent !

Voila pour la recette d'Holi, la fête des couleurs, l'arrivée du printemps peu importe. C'est vraiment la plus jolie et la plus drôle des journées en Inde

On est allés fêter Holi dans une cour d’immeuble, où un joyeux groupe de voisins s’adonnait à se loisir créatif pour la modique somme de Rs 200. Business juteux ou simple envie de partager, c’est un peu comme si nous on faisait payer la dinde de Noel !

Alors que la bataille d’eau faisait rage avec les gamins du quartier et que personne ne pouvait s’arrêter, un petit garçon minuscule vient me voir et me demande d’échanger nos pistolets à eau. J’accepte. 1minute après il revient et me redemande d’échanger. Ca a duré 10minutes jusqu’à ce que je comprenne qu’en réalité le courageux petit soldat allait me remplir les pistolets d’eau à chaque fois !

A  13h, avant de manger le riz, les chappattis et la purée de mangue, l’organisateur nous présente le « bienfaiteur » de la copropriété : un architecte ayant tellement bien architecturé les moindres détails de sa vie qu’il est parvenu à avoir un fils le jour de son anniversaire. Et son anniversaire c’était le jour de Holi. Si ce n’est pas beau ça ! Allez gâteau au chocolat pour tout le monde ! (oui oui avant le repas)

J’ai perdu à la chaise musicale, j’ai perdu à un autre jeu. Si j’avais su qu’il y avait des lunchbox en cadeau je me serais peut-être un peu plus appliquée.

Mais le soir en me brossant les dents je crachais encore du dentifrice vert fluo ! Preuve s’il fallait qu’on en a vraiment eu partout. Chez moi, le cuir chevelu, recouvert de 3cm de mélasse impossible à éliminer aura particulièrement souffert, et dire que ce n’est même pas moi qui ait gagné le bon gratuit chez le coiffeur ce matin (pour info c’est Cerise !) !

Les trois petits cochons dansent du Bollywood.

Les trois petits cochons font peur avec leurs sourires ultra-brite !

Holi c’est la seule fête que je connaisse qui commence à 10h30 et à 14h hop on plie bagage, tout le monde au dodo ! (on lavera la voiture demain)

Adieu considérations philosophiques et beauté des temples Indiens, pour revenir à des choses concretes; terre-à-terre et dégueulasses !

On a enfin eu ces satanés cafards, après recettes de grands-mères, "médicine" comme dirait notre maid, et astiquage de la cuisine de fond en comble.

C'est pas joli-joli mais tant pis, on célèbre notre victoire, on célèbre notre vengeance !

Si notre restaurant Jain préféré nous voyait ils ne nous serviraient plus jamais, même en livraison ! Ah d'ailleurs ils sonnent, on va cacher les pièges ...

Deuxième excellente matinée à suivre Julie et ses trésors historiques déclamés sur tous les bouts
de trottoir de la ville. Et le groupe de touristes pas si effarouchés ne cesse de grandir…

Cette fois rendez-vous était donné à la J.J School of Arts (aussi lieu de vie de Rudyard Kipling, mais sa maison natale, dont la visite est recommandée partout, est surement la plus grosse déception que j’ai vécu en Inde : même pas digne d’un article !) pour poursuivre par l’eternel Crawford Market.

C’est la saison des fraises. Et quand on sait que le raisin vient d’Afrique du Sud ou d’Australie, on se donne bonne conscience avec les fraises qui viennent seulement de Mahabaleshwar, une station climatique à quelques centaines de kilomètres de Mumbai. Mangeons local !

La visite est centrée sur le quartier musulman, on verra dailleurs de magnifiques mosquées, mais les temples Hindous et Jains sont présents aussi. Les communautés se côtoient et se superposent à tous les coins de rue, résultat d’un urbanisme anarchique. Ca ne fait pas toujours bon ménage malheureusement.

Un temple urbain sublime qui se traverse avec émerveillement : les deux vaches, la famille Indienne huilée jusqu’aux pieds qui charge ses enfants de déposer la corbeille d’offrandes, les vieilles qui nous apposent le tilak, les vieux qui mâchonnent leur bétel dans un coin, la fabrique de chapattis, les stands orangés qui transforment le tout en supermarché religieux, les brahmanes torse-nu, les chèvres qui vagabondent.

On vient chercher là tout ce que l’on ne trouve pas ailleurs à Mumbai. Pour eux la protection quotidienne de leurs dieux si exigeants, pour nous l’image que l’on veut garder de l’Inde. D’un temple où tout va bien. Comme si l’Inde c’était ça.

Sinon il y avait aussi le gamin qui vendait ses lamelles de pate de mangue. Et la charrette à hommes surchargée abandonnée en pleine rue.



Et la brochette piment-citron vert pour éloigner le mauvais œil. Et le vendeur de bangles, bindis et autres Indian bling-bling.

Le plus célèbre vendeur de paan (paanwallah) de Mumbai est a 50m de chez nous. Et après 8 mois passés à lorgner son stand aux couleurs chatoyantes et sa moustache parfaitement lissée, je me suis laissé aller à …chiquer du bétel !

Non non pas celui plein de tabac et de chaux qu’il faut recracher en retapissant le trottoir sur 2m, j’ai demandé la version « soft », la version « girl » et surtout la version «  première fois, et en plus 15 Indiens me regardent alors je veux un mini-paan».

Et c’est S.U.P.E.R bon, le "sweet-paan" est rempli de noix de coco rapée, de glucose, d’eau de  rose, d’eau de cardamone et autres. Le tout enveloppé dans la feuille de bétel.

En plus pas besoin de se fourrer le tout derrière les molaires à la taxiwallah-style, le « sweet-paan » se déguste comme un snack, par petites bouchées.  J’ai fais l’erreur de le prendre en apéro, alors que c’est un digestif post-repas, mais on en ressort plutôt rassasié, l’intestin purifié, l’haleine rafraichie, les neurones détendus et les endomorphines libérés !

Le paan a été crée par des disciples de l’Ayurveda pour ses propriétés digestives (après expérimentation sur des rats) et a été popularisé par Noor-E-Jahan , mère de l’empereur Shah-e-Jahan (mais si, celui qui a construit le Taj Mahal) qui l’utilisait pour se colorer les lèvres en rouge. Offrir du paan à ses invités est considéré comme un geste d’hospitalité, et l’absence de paan après un très bon repas constitue une offense, particulièrement dans le Nord de l’Inde.  

Pour revenir sur ce petit stand de rue aux paan si alléchants, je dois rectifier la première phrase de l’article : « Les plus célèbres vendeurs de paan de Mumbai » . Ils sont 4 frères, tous portent fièrement la moustache en hommage à leur père et c’est pour cela qu’on les confond ! Allez  visiter leur génialissime site

Une fringale a 3h46 du matin ? Commandez un paan

Un mariage à organiser et pas d’idée de cadeaux ? Commandez des kilos de paan.

Une envie de se démarquer de la populasse ? Customisez votre paan.

Connus grâce à plusieurs reportages, les rumeurs courent sur la prétendue fortune de la famille maintenant.  Info ou intox ? Les prix sont aussi bas que Rs 10 ou Rs 20, mais les paiements en ligne du site internet se font en dollars.