Le blog de mathilde

Quand l’université décide de se débarrasser de ses insectes, cafards, rats ou autre… ils « psshiiiitent » des litres de bombe Baygon made in India ! Evidemment tout ça a 12h, quand 3000 élèves sont là. Pourtant ce n’est pas comme si Baygon avait reçu la certification Bio…  

Et ça donne une ambiance encore plus Poudlard en plein hiver le jour de l’ouverture du tournoi de Quidditch !

Il n’y a pas très longtemps on a entendu ;

Elève : « Madame que veut dire x² dans la formule ? »

Prof : «  Hummmm…alors je ne suis pas sûre mais je crois que … »

Prof : «  Il est ennuyeux mon cours hein ? »

Classe : «  Oui M’am »

Hier soir retour en cab de l’Aer (rooftop du Four Seasons, sympa à condition d’être assis !) je dois Rs 82 au chauffeur mais je n’ai que des billets de Rs 100 à lui donner.

Je lui donne donc plus et lui demande s’il a la monnaie. Malgré sa bouche remplie de bétel salivé, j’arrive à comprendre que non. Je fais mine de m’énerver un peu ( Ne vous y méprenez pas, avec Rs 20 on peut s’acheter plein de trucs içi : 3 samosas à Rs 6, une bouteille d’eau, pleins de paquets de smarties…)  et que me répond-t’il ? « Next Time M’am » ! Alors là c’est plus fort que moi je me mets à rire, et il rit aussi. On rit ensemble. Il y a environ 55 000 cabs à Mumbai…

Il y a quelques temps déjà, juste en bas de chez moi. Au milieu des klaxons qui vous perforent les tympans et des vrombissements des moteurs, j’entends le son d’un haut parleur et des tintements de clochettes.

Et je me retrouve face à cette vache lente, qui tire péniblement la charrette orange et ornée.

Autour, une famille entière court dans tous les sens en implorant des dons aux piétons. Ca fait partie des surprises hors du temps et surtout hors de notre compréhension que l’on peut voir en se baladant n’importe quand dans Mumbai, et qu’on photographie à la hâte avant qu’un vieux bus rouge ou une Mercedes toute neuve passe en vitesse devant.






Qui est ce vieil homme qui se tient la jambe droite sur les affiches ? Sai Baba. Une vraie intrigue, un homme-dieu comme seuls les Indiens savent les créer et les vénérer. Pour en savoir plus, je vous conseille l’article de qualité d’Olivia&Geoffroy ici.

(Une photo réussie parmi toutes celles mitraillées. Ma préférée, celle qui évoque beaucoup de contrastes, et beaucoup de rage de la part de ce jeune garçon courageux qui fonce sur moi, la touriste-forcément-pleine-de-dollars !)

C’est la tête complètement grave dans le pâté et les yeux gonflés de sommeil qu’avec Julie on a enfilé un pantalon au dessus du pyjama pour aller encourager notre pote Julien qui courait avec le maillot tricolore ! Il avait encore le sourire au 15eme km et il a terminé en 1h46min18s … Bravo !

Dans l’autre sens le marathon, de Victoria Station jusqu’à Bandra Et le retour, mené par de sublimes Kenyans et Kenyanes. (J’ai compris le concept de lièvre aujourd’hui ! Trop cool, si je n’arrive pas à avoir mon diplôme j’ai décidé d’être lièvrette sur tous les marathons…)

On a vu des coureurs pieds-nu, des coureurs-marcheurs, des grands taillés pour la course et des petits musclés taillés pour le rugby, un monsieur de 78ans (écrit sur son T-shirt) qui marchait courageusement depuis 8km…

En tout cas ça donne une formidable énergie de voir autant d’Indiens parcourir leur ville à grandes foulées…

Plus tard dans la journée, détour par le Race Course (l’hippodrome) pour une fête très chic C’était aussi la promo d’un film Bollywood qui va sortir, Veer, promo faite par les acteurs principaux. Du coup ça donne dans le désordre ; une foule d’Indiens (et pas d’Indiennes !) des journalistes qui portent leur caméra au dessus de la foule pour tenter de capter quelque chose (j’imagine la qualité des images !) et des policiers qui font tournoyer leurs lathis  (batons)au dessus de leurs têtes avant de donner des grands coups pour dégager le passage.

Je commence ici la liste de tous les acteurs qu’on a pu apercevoir parce qu’en 7 mois à Mumbai, il y en a eu (et malgré cela nous on n’a toujours pas percé en tant que reines de Bollywood…)

Preity Zinta

Rahul Bose

Salman Khan

Sanjay Dutt

Shah Rukh Khan

Imran Khan

Et dans la soirée, détente au 42eme étage de Planet Godrej… Je vous fait profiter de la vue sur le Race Course et la baie de Haji Ali au loin. Ca laisse rêveur…

 C'est ce qui s'appelle un Dimanche bien rempli :)

       
              

Entrée d'un Temple du Feu

Origine : Le mot « Parsi » veut dire Perse, et c’est de cette région que vient cette communauté à l’histoire fascinante. Leur religion a été crée par le prophète Zarathrustra (Zoroastre) en -600 av J.C

               

Principes :

La philosophie manichéenne Parsie repose sur la bataille entre le Bien (représenté par Ahura Mazada) et le Mal (Angra Mainyu ou Ahirman). L’Homme grâce à son libre arbitre, choisi l’un des deux.  Les Parsis croient en la venue sur Terre de Saoshyant (le Sauveur) qui non seulement détruira le Mal, mais apportera aussi le Jugement Final et la Résurrection ;  punition, pardon, humanité immortelle, libérée de la faim et soif, de la maladie, de la pauvreté, du vieillissement et enfin de la mort !

Une grande éthique donc, comme en témoigne la maxime « Humata, Hukhta, Huvarshta » (Bonnes pensées, Bons mots, Bonnes actions)

Les Temples du feu Parsis (le feu étant considéré comme le fils du dieu Ahura Mazda) sont interdits aux non-parsis. On y récite des prières, les Gathas de Zarathrustra, 5 fois par jours.  Le livre religieux est appelé le Zenda Avesta (Avesta étant la langue ancienne utilisée) Les Parsis ne suivent pas le même calendrier que nous.

Le principal rite religieux de la vie d’un ou d’un Parsi est le Naojote (ou Navjote) Cette initiation se fait entre 7 et 15ans. L’enfant reçoit une tunique blanche (Sudreh) et une corde de laine (kusti) qu’il ne devra enlever à aucun moment s’il est pieux.

Les mariages se font seulement entre Parsis et c’est une des raisons de la décroissance de la communauté.

(En tapant « Parsis » je suis d’ailleurs tombée sur un site matrimonial génial où l’on peut choisir son conjoint en fonction de la communauté ou de la caste. Ca marche pour les Jain, les hindous…et les Parsis ! C’est http://www.shaadi.com/)

La mort est considérée avec horreur, et la décomposition du corps encore davantage, car liée à l’action des démons. Une sorte de caste, les Nasalasar, est chargée d’emmener les corps sur le toit des Tours du Silence, où des vautours viendront les dévorer. Une manière de ne pas souiller la nature par la crémation ou la décomposition.

Tout comme les temples, les Tours du Silence (dont une à 50m de chez moi solidement gardée ) sont strictement interdites aux non-Parsis.

                                             


                                              

Temple Parsi « stylisé » (à mes yeux, on dirait un bunker !)


Arrivée en Inde :

Persécutés par les Musulmans au VIII e , ils fuient la Perse et débarquent au Gujarat, menés par Dhaval. A l’arrivée, « Rhana » Roi du Gujarat, tend un bol plein de lait à Dhaval en lui disant « mon territoire est comme ce peuple, si j’y rajoute quelque chose il va déborder » Dhaval verse un cuillère de sucre et répond «  mon peuple ne t’apportera que du bonheur et de l’adoucissement ». C’est ainsi que commence l’expansion de la communauté Parsi en Inde.

Ecole pour filles dans le quartier Parsi. (Je ne sais pas si elle est encore en activité)

Aujourd’hui :

Il reste aujourd’hui environ 200 000 Parsis (les chiffres variant de 140 000 à 200 000) dans le monde, dont une grande partie à Mumbai (environ 60 000)

C’est une communauté extrêmement active et dynamique, éduquée et prospère qui a contribué à l’essor économique et intellectuel de Mumbai. Dans le quartier Parsi dans lequel nous passons chaque matin, nous voyons ces couples souvent vieux, à la peau claire, habillées à l’Occidentale, parfois avec un foulard noué sur la tête pour les femmes.

De grandes familles telles que TATA ou Godrej, sont Parsis. De nombreux et excellents restaurants (Café Universal, Café Léopold, Britannia…) sont Parsis.

Les entreprises familiales Parsis réinvestissent une partie de leurs bénéfices dans des actes de charité. Cette tendance est dictée par leur religion, mais c’est aussi surement une manière de remercier l’Inde de les avoir accueillis.

Plus inattendu, Freddy Mercury (né Farrokh Bulsara) est lui aussi…un Parsi !

Le magasin « Parsi Dairy Farm » sur Gandhi Road (ou Princess Street, difficile de comprendre quelquechose au nom des rues ici !) Impossible de ne pas succomber à leurs jalebis ! Et leurs yaourts, lassis, et autres pâtisseries ne sont pas mauvais non plus !