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  • : Le blog de mathilde
  • : L'Inde est un curieux pays, ce blog est mon point de vue pendant 1an de vie étudiante à Mumbai. Je n'y raconte rien d'extraordinaire mais j'espère ouvrir l'esprit des lecteurs car ici il y a mille façons de faire et de penser.
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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 17:23


                     D-cembre 0312 [Résolution de l'écran]

Alors ça y est après 6 mois en Inde c’est vraiment Noel ! A quoi ça ressemble déjà la France ?  En plus c’est un pays sous la neige que je vais retrouver…

Je suis en débardeur et en chappals sous le ventilo. Et je continue d’être émerveillée par la moindre vision typiquement Indienne ; le professeur qui corrige ses copies en Hindi à côté de moi, la vieille dame digne dans son sari, le minuscule écolier à cravate qui marche le nez à l’air, le vendeur de paan qui roule ses feuilles avec un air concentré, la femme aux cheveux tressés qui s’accroche à son mari sur la moto. Et tout ça dans l’atmosphère Indienne, chargée d’odeurs nauséabondes, de pollution sonore et d’une foule de gens et de véhicules qui ne s’arrêtent jamais.

Mais assez pour l’Inde, maintenant c’est le vrai Noel qui m’attend (et pas sa pietre mise en scène dans les vitrines Bombayites) bottes, chapons  et buche(s) de Noel !

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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 06:33


                         D-cembre 0275 [Résolution de l'écran]

L'Ambassadeur de France - Yann Arthus-Bertrand - Shah Rukh Khan

                          D-cembre 0277 [Résolution de l'écran]

En ce moment en Inde, il y a le festival Bonjour India !

Et à Mumbai, il s’ouvrait la semaine dernière par la projection du film HOME de Yann Arthus Bertrand. Pour l’occas’ rien de moins que le plus grand théatre du NCPA (National Centre for Performing Arts, un des rares endroits où l’on puisse vraiment se culturer à Mumbai) Malheureusement a moitié rempli, et puis il y a eu 1h de retard, mais bon ça on a quelque peu l’habitude, donc on s’assoit confortablement et let the show begin !

Au lieu du chief minister du Maharastra annoncé en invité d’honneur, qui voit-on se pointer tout endimanché, veston et cheveux gominés ?

Shah Rukh Khan en personne, l’immense star de Bollywood, (qui se passionne désormais plus pour les courts métrages vantant les déo ou les téléphones que pour les longs métrages comme le très beau Devdas !) Vu l’adulation des journalistes qui le mitraillent comme s’il venait de ressusciter, le chief minister peut aller se rhabiller, ici Bollywood produit de véritables demi-dieux !

L’Ambassadeur de France nous régale d’un discours haut en couleur et en prononciation, pendant que ce très cher Yann Arthus Bertrand recentre le débat sur ce qui nous intéresse ; la planète !

Et c’est parti pour presque 2h de photos sublimes et surréalistes sur tous ces coins du monde que l’on n’imagine même pas en rêve. L’Indienne devant nous s’endort en ronflant, pendant que d’autres quittent la salle ! Déception par ce manque d’intérêt. Oui nous avons pollué bien avant vous, mais vous allez être touchés bien avant nous  (Bref c’est un débat à part !) 

Le film pose les faits, les questions, et termine sur une note d’espoir en présentant des projets durables qui pourraient être multipliés à l’infini pour enfin arrêter de dégrader la planète. Un très joli film donc, à voir gratuitement sur http://www.home-2009.com/fr/index.html

Le cocktail et les rencontres qui suivent me réconcilient avec la volonté de certains Indiens d’amener leur pays sur la voie d’un développement le plus vert possible, sans forcément passer par les catastrophes énergétiques que nous avons crée en Occident !

M. Vidya Sagar est un homme discret mais efficace. Avec son organisation SKG (site internet en Anglais ici ) http://www.skgsangha.org/activ_bio.html il permet à des familles et des villages partout en Inde de produire l’énergie dont ils ont besoin grâce au photovoltaïque et au biogaz. C’est propre, c’est rentable et ça permet de ne plus dépendre des coupures de courant du réseau classique.

En plus le biogaz part d’une idée géniale ; beaucoup de vaches = beaucoup de bouses de vaches = suffisamment de biogaz produit lors de leur fermentation dans un digesteur pour qu’une famille puisse cuire ses chappattis où faire faire leurs devoirs aux marmots !

La production du film HOME ayant crée 1533 tonnes de CO2, Yann Arthus Bertrand a décidé de compenser ces émissions carbone en investissant dans ce beau projet. Beau projet car loin de tous les blablas internationaux voila quelque chose qui révolutionne le quotidien de familles entières, en préservant l’environnement.

Pour continuer à ouvrir les yeux des Indiens, la célèbre exposition « La terre vue du Ciel » sera exposée sur leur promenade préférée jusqu’en Janvier 2010 !


                       D-cembre_0278--R-solution-de-l--cran-.JPG 

Une Mathilde ravie  - Yann Arthus-Bertrand - Karine
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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 06:30

 

J’ai une passion pour les éléphants qui m’est réapparue cette nuit.

C’est peut-être d’avoir aperçu le chat familial hier à travers Skype, mais j’ai  rêvé que mes animaux de compagnie étaient un éléphant et son petit ! Rien que ça. J’avoue que l’idée m’angoissait, parce que j’allais me promener à la recherche d’un terrain vague approprié où je pourrais les laisser « brouter  » !!??

En rentrant à l’appart je vérifiais qu’ils n’avaient pas pété un câble, mais non tout va bien ils étaient sagement endormis chacun dans un placard ; le grand éléphant dans le grand placard et le bébé dans le petit placard (oui je sais, je suis avant tout un esprit pratique !)

Bon après mon angoisse me reprenait quand je réalisais qu’il fallait les nourrir ces adorables petites choses, et je me précipitais sur internet pour vérifier combien de kilos de fourrage et de graines j’allais devoir acheter…

Par contre je ne me souviens plus si je leur avais mis une laisse…

Tamil-Nadu_0459--R-solution-de-l--cran-.jpg

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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 06:02

 

  D-cembre 0336 [Résolution de l'écran]

Vu que je ne peux plus courir de jour dans un parc (cours le matin+stage l’apres-midi+nuit à 18h30) crasseux au bord de la mer, je m’arme de courage et je tente la salle de gym à l’Indienne.

En arrivant je tombe ébahie sur des témoignages punaisés au mur, et je prends un peu peur. Je savais que c’était un centre d’amincissement (et aussi la seule salle de gym avec tapis roulant à 5minutes à pied !) mais de là à s’en vanter dès l’entrée. « Moi Sweeta j’ai perdu 12kg en 4mois, merci la gym  » « Moi Surej, 20kg en 6mois, je me sens beaucoup mieux ! »

Effrayant. Il va falloir que je précise que je ne compte pas renoncer à mes tartines chapattis-nutella ni à mes croques-monsieur de sitôt !

Mon coach personnel, que j’appellerais Johnny (Oui, il y a plus de coach qui attendent que de sportifs qui transpirent ! En plus ils ont l’air shooté aux hormones, et ils font 2 fois la largeur d’épaule d’un frêle Indien moyen !)  me lance le tapis roulant sur marche ; ah bon tu veux courir ? Bon mais seulement 10minutes alors, après tu t’arrêtes et tu viens faire des étirements. Je lui dis que non. Il me dit que si c’est pour ma santé. Je lui redis que non. Après il s’en va, et comme par hasard, toutes les 10minutes la machine ralenti subitement et je manque me casser les dents sur le tableau de bord !

Enfin le plus drôle c’est mon voisin de tapis roulant qui a fait semblant de découvrir le bouton d’accélération pour courir quand il m’a vu le faire ! La fierté masculine sans doute…

Et dans une salle de gym tellement petite et entassée de machines qu’on ne peut même pas y faire de la corde à sauter, je me retrouve au milieu des mères-au-foyers-en-jogging-pilou-rose-bonbon, à faire des flexions-extensions, des tours d’épaules, des mouvements de nuque. Passionnant tout ça. Ca doit être  « l’exercice  modéré » dont ils parlent sur la boite de Spécial K le matin.  Une demi-heure par jour. Pas plus.

Du coup elles se barrent toutes et forment une contre-séance de papotage autour de la fontaine à eau. J’hésite à m’intégrer, râler contre les courbatures naissantes ça me tente bien. Mais vu le regard plein d’ambition que Johnny me lance, je vais me cacher illico sur un rameur pour terminer la séance. En face de moi il y a une Indienne tatouée qui fait des haltères. Wahou. Et un Indien boutonneux qui vient faire 20 pompes devant moi avant de s’effondrer de l’autre coté de la salle. Wahou.

Enfait ils ont tous l’air d’être là pour se donner bonne conscience. Mais ils adorent passer sur la balance avant et après leur 15minutes d’abdos-fessiers. On ne sait jamais !

Dans l’ascenseur de l’immeuble je croise ma gentille voisine qui me donne la clé du mystère ; « Pourquoi tu vas à la gym ? T’es toute mince t’as quand même pas besoin de maigrir ! »  Comment lui expliquer qu’un peu de sport parfois, c’est bon pour la santé, ça ne peut pas te faire de mal !

 

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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 08:33

 
















                              D-cembre 0321 [Résolution de l'écran]


Il fait chaud et humide, à peine sortie de chez toi tu te demandes pourquoi tu t’es affublé d’un jean et d’une écharpe ce jour-là, pas le temps d’y réfléchir que tu as ta réponse : un moustachu dégaine son portable en faisant mine de chercher le réseau pour mieux cadrer la photo « de pied » qu’il prend de toi, et quand tu lui fais un coucou agacé pour le gêner il te répond avec un sourire ravi ! Ahhh ces moustachus…

                             D-cembre 0333 [Résolution de l'écran]

Après tu luttes pour éviter les trous à rats, quand ce ne sont pas les rats eux-mêmes, les pavés irréguliers (aouch les orteils !) les briques entassées et les tuyaux déglingués qui forment une zone de travaux infernale qu’ils osent appeler un trottoir. C’est au milieu de ce parcours du combattant, où chaque pas posé de manière stable  est une victoire que tu réalises que tu dois bien dépenser 30% plus d’énergie que lorsque tu déambule tranquillement sur une avenue Française.
 

Le tout consiste à jouer des coudes avec ceux qui n’avancent pas sur ce petit bout de trottoir et surtout, défi suprême, à repérer de loin les moustachus qui ont décidé que de te foncer dessus et de s’écarter à la dernière minute, en t’emportant quand même la moitié de l’épaule au passage c’était quand même mieux que de ne pas te toucher du tout. Re-aouch


                              D-cembre 0317 [Résolution de l'écran]

Au milieu des délicieuses effluves de tas d’ordures et d’essence qui te remontent les narines jusqu’au cerveau et provoquent invariablement la même réaction de « pouah », parfois tu remarques avec bonheur une note d’encens ; on est bien en Inde et certains commerçants en font bruler devant leur étal !

                 D-cembre 0316 [Résolution de l'écran]

Tu peux aussi décider de traverser la route et la tu déploies ton art pour saisir la bonne seconde, pour rentrer le ventre entre 2 cabs, ou pour partir en courant devant un truck qui klaxonne ou une charrette à hommes qui elle ne klaxonne pas !


T’arrives malgré tout à avancer tout en gardant tes chapals au pied et en évitant de piétiner un chien roulé en boule ou étalé comme un fromage coulant sur le trottoir,  t’es tout rouge et en nage, la sueur te dégouline entre les omoplates et sur les tempes, tu croises des chèvres hagardes et des familles entières vivant par terre dont la femme cuisine la bouillie du soir là où toi tu marches.

Invariablement tu sens des gouttes d’eau chaude sur tes épaules ou dans tes cheveux ; retour de la mousson pile sur ta tête ? Non c’est seulement l’évacuation d’eau des dizaines de clim’ accrochées à chaque bâtiment. Une douche avant la douche.



                                   D-cembre 0310 [Résolution de l'écran]

                       D-cembre 0311 [Résolution de l'écran]

Après tout ça, les regards, les dangers, le sport et l’endurance, tu as bien mérité le grand verre de Coca bien frais que tu sirote avachie dans ton canapé !

 



Le quartier calme et ombragé de Ballard Estate ; où se promener est un vrai plaisir, l’exact opposé de tout ce que je viens de raconter. On trouve de tout, dans la grande ville de Mumbai.

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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 07:55





Quelle plus belle destination que Goa pour nos 6 mois ?


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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 15:55


« Tu verras ça ne paie pas de mine comme ça mais …..… » Combien de fois ais-je entendu ça en Inde ?

Qu’on parle d’une boucherie, d’un laboratoire d’analyses médicales, d’un restau, d’un salon de coiffure ou d’un cabinet de médecins, c’est toujours la même chose ; il y a l’usure et la crasse des bâtiments, le laisser-aller de l’entretien, la nonchalance des employés et le look peu avenant de l’ensemble. Et  derrière c’est souvent bien. A nous de passer au-delà de tout ça. Question de détermination.

(Ça n’empêche que ça fait partie des choses qui commencent à me manquer en Inde ; des rues propres et calmes, des gens qui savent ce pour quoi ils sont payés, et des locaux nickels…)

Donc pour une fois, voici un endroit qui vraiment paie de mine (je sais ça ne se dit pas !) où rien n’est à redire car tout est beau ! Le toit le plus glamour de Mumbai…j’ai nommé The Dome, le bar en plein air de l’Hôtel Intercontinental sur Marine Drive, où nous étions hier pour une réception de mariage.









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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 08:11







Mon quotidien tourne autour de la baie de Haji Ali en ce moment. Et je la trouve de plus en plus belle. En plein soleil à 14h, baignée de lumière rose à 18h, éclairée de néons la nuit !







Quand j’arrive je vois des tonnes de déchets, et si je plisse les yeux je peux apercevoir des chiens errants cachés dans le décor. Du coup ça me motive pour mon stage, chez The Climate Project (http://www.climateprojectindia.org/) qui tente de réveiller les consciences Indiennes sur le réchauffement climatique, et la tâche est immense…





Mais j’attends avec impatience de suivre Copenhague, en espérant que les puissants de ce monde auront pris en compte la mobilisation des peuples et l’urgence de la situation. 

Les cours à St Xaviers ont repris. Je ne pourrais pas le raconter mieux que ma coloc’ alors je vous redirige vers son article… J’ai juste réalisé que si les matières sont un poil de yak plus interessantes ce trimestre-ci elles seront aussi un touffe de yak plus compliquées aux exams.

Surtout « Indian Management Thoughs and Practices » Au début je pensais qu’il s’agissait d’un cours sur la culture Indienne, puis j’ai cru que c’était un cours sur le développement durable, et maintenant je me dis que c’est un cours de morale. Certaines théories sont plutôt à laisser qu’à prendre, mais on s’enrichit quand même (plus qu’en marketing en tout cas !)
Petit échantillon des questions potentielles :


"En quoi la pensée Indienne appliquée au management harmonise-t'elle les valeurs humaines,l'environnement, la culture et la société ?"

" Discutez les différents élements d'un système écologique."

" Le developpement de la société Indienne prend ses racines dans l'environnement naturel."


J’ai trouvé une 2eme vie pour l’énorme carton de mes 20ans, rempli de cadeaux : je vais faire un retour à l’expéditeur en y entassant les cadeaux que je compte ramener en France à Noel ! Y’en aura pour tout le monde…

En écoutant la prof faire l’appel ce matin (Divia, Dilia, Manesha, Shefali, Akanksha, Anita, Anu..)  j’ai réalisé que mon prénom Indien préféré pour une fille était Priyanka. Pas encore trouvé pour un garçon…

Les Indiens m’exaspèrent quand ils ont la lèvre inférieure qui dégouline de jus de bétel rouge et qu’ils continuent à te parler.

Et ils m’exasperent aussi parce que l’autre jour je devais aller chez le médecin et je me suis perdue. J’avais l’adresse exacte donc je l’ai demandé à plusieurs hommes dans la rue. Le premier me dis que j’y suis (après vérification auprès d’une foule de mecs eberlués j’étais enfait dans une école d’ingénieurs !) le deuxième m’envoie à l’autre bout de la ville à pied ( « si si la deuxième à droit après la station essence !)  le troisième me renvoie d’où je viens et finalement, , un vendeur de cachuètes me dessine un magnifique plan qui me permet d’arriver à mon rendez-vos avec 45 minutes de retard !
Rester calme….inspirer…hummmpppffff….expirer…..pppfffiiiouuu

En France on apprend aux enfants à fermer le robinet pendant le brossage de dents. En Inde, on leur conseille de le faire pendant leur « gurgle » Qu’est ce que ce mot étrange ? La traduction exacte veut dire « gargouillement » et dans les faits c’est cette série interminable de raclements du fond de la gorge et d’expectorations qui se pratique une voire plusieurs fois par jours dans la salle-de-bain. Question d’hygiène et de pureté. Ma voisine du dessus m’en fait profiter tous les matins à 8h30 pétantes…

Hier c’était la commémoration des attentats du 26 Novembre 2008, on a vu la répétition de la parade avec tous les soldats, les tanks et les bateaux, qui maintenant sont super bien entrainés et savent vraiment se servir de leurs armes pour protéger les civils…  Mouais.


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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 13:27




Me voila donc avec mon e-ticket ; 17eme sur la waiting list, avec l’assurance par tous ceux à qui je demande que « no soucy t’auras ta place, une petite bribe 1h avant le départ du train et c’est bon »

J’arrive à la gare de Chennai et au milieu de toute cette pagaille, je repère ma cible ; grand, gros, boudiné dans son costard bicolore, évidemment moustachu, affairé dans ses papiers ;  le «  Train Controller » (affectueusement surnommé le TC)

D’un pas décidé, les doigts autour de ma liasse de billets au fond de ma poche je m’approche et lui demande avec ma plus belle voix s’il y a eu des désistements qui me permettraient d’avoir une place (dans les règles de l’art !). Il y en a eu 13, ce qui me place en 4eme position (yihhaaa !) mais ça n’a pas l’air de le ravir autant que moi, quand je grimpe dans le train il m’attrape par le col du parachute (voir article « Nous étions jeunes et tellement insouciants !) et me fait redescendre illico-presto en me faisant remarquer que mon e-ticket n’en est pas un. Comment ça il faut que j’aille m’en racheter un ? Commence alors une enfilade de bureaux pourris, tous situés aux extrêmes les uns des autres dans la gare, que j’enchaine en cavalant et en suant. Sans succès.

Finalement j’opte pour une solution plus féminine ; je vais retourner voir TC (qu’on pourrait peut-être surnommer « The Connard » maintenant…)  et je decide  de pleurnicher. «  I really have to get to Mumbai tonight, my husband is waiting for me, we have to take the plane together, you understand I can’t take the plane all alone ! » (je dois absolument rentrer à Mumbai ce soir, mon mari m’attend on doit prendre l’avion, je ne peux pas prendre l’avion toute seule vous comprenez !”)

Bref du gros blabla qui ne l’émeut pas tant que ça puisqu’il rameute ses potes les autres TC et ensemble ils me crient dessus en Tamoul ! J’essaie de leur crier dessus en Français mais bon ça ne sert à rien, et puis le temps passe et le train va partir…sans moi ! Finalement ma petite tronche doit leur faire pitié parce qu’ils me disent qu’en payant une amende on peut s’arranger pour que j’ai le droit de monter dans le train. Mission à moitié réussie donc : je paye mais je n’ai pas de siège.

Et c’est donc ça que j’explique à tous les Indiens dont je squatte la banquette pendant les 3h qui suivent. Et c’est là que je découvre « Uncle-Ji » un vieux monsieur à la peau claire, avec de grosses binocles qui cachent de beaux yeux bleus, et un grand sourire. Comme les autres, il écoute mon histoire stupide,  sauf qu’après au lieu de se marrer et de la traduire à tous ses potes non anglophones, il hèle le premier TC venu et profite de son statut d’ainé pour l’engueuler copieusement et lui ordonner de me trouver une banquette. Bon ça ne marche pas. Du coup il engueule gentiment TOUS ses neveux, et y’en a un paquet. J’apprends qu’ils sont 70 dans sa famille, de retour d’un mariage de 4jours a Chennai et qu’ils ont réservé la moitié du train !

Et voilà comment je me retrouve « invitée d’honneur » de cette troupe, ça défile, ça me serre la main, ça m’explique les liens familiaux interminables. Mais mon préféré reste « Uncle-ji » sa manière de me raconter la fuite du Pakistan à 6ans, Mumbai depuis, sa femme Gujeratie, sa fille architecte toujours pas mariée, son amour des temples, et sa fierté d’être l’ainé ultra-respecté de la famille. Il est passionnant, je bois ses paroles et j’ai même la pression quand c’est à moi de raconter ma vie. (heureusement je crois que je l’ai l’impressionné avec mes souvenirs ultra-détaillés d’un pèlerinage à Lourdes…!)

Du coup le trajet passe beaucoup plus vite, rythmé par les apparitions d’Uncle-ji et de ses suivants qui m’offrent le déjeuner, (d’ailleurs on m’observe pendant que je fais des boulettes de riz-chutney entre le pouce et l’index, et on se fout copieusement de moi quand je n’arrive pas à le terminer) le diner et … ô bonheur la couchette ! Merci  « Uncle-ji »

Le lendemain à midi, après encore quelques heures de discussion, on se quitte la gorge serrée. « We’ll meet again baby, we’ll go to Tirupati ! » Je réintègre donc ma ville, Mumbai, par le meilleur moyen possible ; l’humain, à travers une nouvelle rencontre.

C’était peut-être le contraste entre mon début de panique à l’idée de dormir par terre au milieu des souris et des chaussures et son calme rassuré. C’était peut-être qu’il trouvait ça normal de m’aider pendant tout le trajet alors qu’il aurait pu reposer ses vieux os. C’était peut-être que jamais de ma vie aucun inconnu n’avait été aussi authentiquement bon et généreux avec moi. Et tout ça parce-que « Make others happy and you’ll be happy!”

 

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 07:32

 




J’embarque dans le train pour Chennai en emportant une bonne dose de sable Goannais dans mes chaussures, dans mes cheveux et dans mon sac.

20h seule avec mon sac, perchée sur la banquette tout en haut, lumière blafarde, couverture qui gratte, odeur de pieds et traces de souris. Ca c’est pour les cotés difficiles.

Dormir dans le train c’est aussi être rassuré par les cris plus ou moins engageants des vendeurs « Tomato soup, samosa, chai, biriani, vadapav… » S’endormir avec de la musique Bollywood qui grésille d’un vieux portable, se réveiller à 4h avec un voisin du dessous qui ronfle à se décoller les trous de nez,  se pencher par-dessus la couchette le matin et observer un père et son jeune fils qui petit-déjeunent du riz biriani à même la feuille de bananier.

Et personne ne râle, ce n’est pas forcément la joie non plus, mais ça cohabite tranquillement, on ne se côtoie pendant ces heures uniques, on ne se reverra jamais, occupés que l’on est à traverser cet immense pays de long en large, mais ça n’empêche pas les sourires et les conversations légères.





Arrivée à Chennai, joie de retrouver Marie&Pélo&Blandine et de découvrir l’adorable Inès ! Grand appartement, journées tranquilles à boire du thé, manger des parathas graisseuses, discuter de nos mois Indiens. Elles me parlent de Chennai, les Français qui vont et viennent, Pondicherry à 2h en moto, les week-end à la plage, possibilité rare en Inde. J’essaie de les faire rêver encore un peu plus sur le mythe Bombayite, histoire qu’elles viennent vite me voir !

 


                                      

J’apprends les « trucs » de Chennai. Rajouter un « hé » à la fin de chaque mot, pour paraitre un peu moins touriste débarquée face aux chauffeurs de rickshaws locaux. Parce qu’ils parlent Tamoul, et c’est tellement dur à apprendre qu’en comparaison l’Hindi c’est du gâteau ! Négocier son trajet à l’avance, et éviter les « arrêts shopping » où on n’est jamais obligées d’acheter quoi que ce soit mais finalement on nous met quand même une sacré pression si on repart les mains vides.

En tant que grosses gamines, on a tenté un cache-cache dans un grand magasin Indien, 20 minutes pour se trouver une bonne planque au milieu des Tupperware, des plats à riz et des saris, tout ça pour se faire bêtement dénoncer à Blandine par une vendeuse pot-de-colle qui visiblement n’avait pas été recrutée pour son Q.I !






On tente le bus a 10 roupies, le bon côté c'est qu'on n'est pas trempée sous la mousson, le mauvais côté c'est que vu la  pression démographique à l'intérieur du tas de ferraille, après 2h on préfererait encore se jeter par la fenetre et être trempée par la mousson !

Pendant le week-end, j’ai retrouvé à Pondicherry le restaurant Français du 8 aout 2009, anniversaire de maman, et en hommage à ces vacances parfaites j’y ai dégusté un délicieux plat de pâtes à la sauce tomate. C’est la première fois que je repasse deux fois au même endroit en Inde, un peu plus aguerrie aux voyages j’espère.







Découvert Mahabalipuram sous un angle complètement différent. Exit resort « de luxe » et bonjour GuestHouse sur la plage, odeur de poisson séché et Indiens voyeurs un peu partout. Mais bon ça a son charme aussi, les vagues sont gigantesques, on reste de longues secondes à se débattre sous l’écume, y’a des Indiens et des vieillards qui ne savent pas nager et qui tentent d’apprendre avec une planche de surf en partant au loin, mauvaise idée, ils se font toujours échouer in extremis sur le sable par des bonnes âmes.





Grâce aux aptitudes sociales sans bornes de Pélo, on se retrouve à un spectacle de danse Indienne, avec plein de petites filles jolies comme des poupées, qui s’appliquent autant qu’elles le peuvent. C’est attendrissant, de les voir s’agenouiller face à leur professeure pour recevoir les lourds bracelets de cheville qui viendront rythmer leurs pas avec leurs clochettes. On remarque tout de suite les gracieuses, les appliquées, les timides, les meneuses, celles qui font coucou à la caméra (blague, on n’est pas en France à une kermesse, y’a qu’une seule caméra dans toute la salle et puis c’est bien plus sérieux et solennel, peut-être le poids de la tradition, des générations, mais c’est ce qui rend ce petit spectacle si spécial !)







Pour le dernier jour, on fait quelque chose qui nous tient à cœur ; aller visiter les studios de cinémas de Chennai.  Surnommé Kollywood, (d’après le quartier dans lequel ils sont situés, Kadambakkam) cette industrie produit jusqu’à 200 films en Tamoul par an, c’est beaucoup moins que Bollywood, (environ 800 films) même si certains guides affirment le contraire.

On débarque dans l’indifférence générale, au milieu des décors en carton pâte et des dizaines de squatteurs de plateau, qui nous observent d’un œil morne en attendant que quelque chose se passe.






On se demande où sont passés le glamour des loges de stars couvertes de paillettes, des gros balèzes suants qui se tapent dessus et des chorégraphies sous l’eau de la fontaine !  On fricote gentiment avec « Jesus », wannabee-acteur-voyant-consultant-astrophysicien, pour pouvoir assister à la prochaine scène de combat, mais finalement il nous fait peur avec son rire démoniaque, à nous promettre monts et merveilles. Donc on décide de faire notre film nous même, avec une petite improvisation toute Indienne devant un temple…mais à force de sauter dans tous les sens on a peur de passer à travers le sol qui craque dangereusement, alors on rentre sagement à l’appart mater un film Tamoul sur du cricket !

Après avoir survécue aux hordes de moustiques Tamouls, au début de la mousson East Coast (l’eau jusqu’aux genoux et le sac sur la tête tout de même !) et aux zigzags en moto dans la folie des routes Indiennes, je me décide enfin à acheter un billet retour et à rentrer saine et sauve à Mumbai. Mais là une série noire s’abat sur ma pauvre tête ; trains archi-blindés, cartes bancaires bloquées pour payer par internet, sites en maintenance  et même agence de voyage qui a mis la clé sous le paillasson la veille ! Juste au moment où je me résigne et je commence à m’imaginer une nouvelle vie dans ce joli coin de Chennai, (presentatrice Tupperware, importatrice de cheminées ou de sous-vetements potables) je trouve une place en waiting list…et là commence une autre aventure.



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